Jusqu'au bout de la nuit... (Léandre)

Les troupes s'arrêtent sur l'ordre du Major, cela fait plusieurs heures que vous étiez en mouvement. Le groupe de Galatéa n'est pas le premier à les rejoindre, mais des éclaireurs sont allés prévenir tout le monde pour les prévenir qu'un lieu avait été trouvé pour établir un campement pour la nuit. L'unité avait pris la direction indiqué pour retrouvé tout le monde. Un peu de repos ne serait pas de refus et les chevaux ont de toute manière besoin de faire une pause pour être performant. En dehors des murs, aucun endroit n'est sécurisé, il faut resté vigilant et sur le qui-vive. Bien que la nuit les Titans soient moins dangereux, voyager son visibilité ne donne jamais rien de bon. C'est donc les ruines de ce qui devait être autrefois un petit village qui leur servira d'abri. Des murs, des morceaux de toit qui tiennent encore par endroit, c'est suffisant pour être rassurant. Les chevaux sont placés en deux endroit différent, une partie dans ce qui était surement dans l'ancien temps une ferme, et l'autre dans un bâtiment qui aurait pu être tout est n'importe quoi.

Le Lieutenant donne ses ordres à ses hommes pour qu'ils sachent quoi faire et tout le monde fourmille un peu partout pour exécuter les ordres. Cela faisait un moment qu'aucun expédition n'avait été envoyé hors des murs. Mais mieux vaut les préparer pour ne rien laisser au hasard. Bien que le danger soit des plus omniprésent, elle était heureuse d'être enfin dehors et d'avoir un peu d'action. Ce n'est que quelques jours plus tôt que tout le monde a été prévenu lors d'une réunion avec le Major Stellaa qui énonçait ce qui allait se faire. Étonnamment, ce jour là elle a pu partir en même temps que tout le monde sans être retenu par son supérieur. Ceci l'avait soulagé autant que ça l'avait surprise. Disons quand une quinzaine de jours depuis leur dernière entrevue, ils s'étaient à peine croisés. Déjà, elle avait tendance à longer les murs et vérifier qui se trouvait dans les couloirs au sein de la base pour ne pas tomber sur lui. Et il n'y avait pas eu plus de réunion, voir quasi aucune. On pourrait croire qu'ils s'évitent... C'est le cas de Galatéa. Depuis ce fameux jour où elle a accepté le défi et qu'elle lui a volé deux baisers, elle ne sait plus ou se mettre. Pour sa défense, il lui avait offert un verre d'alcool, elle lui avait mis un coup de tête et s'était pris un sacré coup au visage, forcément qu'elle devait être dans un effet second pour avoir ça. La pauvre ne sait pas si elle doit avoir honte, assumer ou être fière d'avoir fait ça. Le pire dans tout ça, c'est que ça n'avait pas été désagréable et que ce petit jeu de flirt entre eux l'avait amusé. Mais quand même, il faut être totalement fou pour faire ça. A chaque fois qu'elle y pensait, elle était verte de honte intérieurement. Ceci lui apprendra à faire la maligne. Lors de la réunion, il y a quelques jours, elle a remarqué le visage de Léandre, tuméfié et abimé tel un Picasso. Quelqu'un s'en est prit à lui c'est sur, peut-être qu'il évite de se montrer à cause de ça ? Qu'importe, il y a une mission c'est ce qu'il y a de plus important.

Son cheval était attaché pour la nuit avec les autres, elle le laissa et alla se restaurer. On ne peut pas dire que les repas d'expéditions soient très variés. Principalement du pain, de la purée ou des patates. C'est simple, mais ça tient au ventre. Plusieurs groupes avaient été formé pour surveiller les environs pendant que les autres dormaient. Gala avait du dormir deux heures, mais ne trouvant plus le sommeil, s'était levée, toujours équipé pour parer au danger. La nuit était calme et froide et le ciel laissait voir une myriade d'étoiles scintillantes. Un bien beau spectacle. Là, une voix qu'elle ne connait que trop bien se fit entendre dans son dos. Elle resta de marbre, n'osant pas se tourner et ne sachant pas quoi dire. C'est qu'elle ne s'attendait pas à ce que le Major vienne la trouver. Une inspiration discrète et elle se tourne vers lui pour le saluer dignement, "Bonsoir Major."

Sa voix lui ordonne de le suivre et elle se retourne pour le saluer. Il a son air sérieux, son allure de Major qui ordonne et les autres exécutes. Les quelques rares personnes autour regarde Galatéa et ceux qui sont accoutumés de la voir se faire "convoquer" se demande ce qui va lui arriver. Est-ce qu'elle a fait quelque chose de mal qui mérite qu'elle soit réprimandé en dehors de leur regard et de leur ouïe ? Qu'ils pensent ce qu'ils veulent, elle s'en fiche. Elle leur jette simplement un regard noir comme elle a l'habitude de le faire. S'ils continuent, c'est elle qui va les croquer et non un Titan. Emboitant le pas à son supérieur elle le suit, il l'embarque loin du campement et il utilise son équipement pour se retrouver sur le toit d'un bâtiment qui tient plutôt bien debout. L'endroit et discret, paisible et personne n'a l'air de se trouver aux alentours. La militaire le suis avec une aisance et agilité remarque et retombe sur le toit tel un félin. Ceci serait un bon endroit pour lui mettre une raclée ou l'engueuler, mais il s’asseoir sur le bord tout simplement. Alors ? C'est tout ? Elle est intriguée et ne sait pas trop quoi penser. Un petit bonsoir lui fait comprendre qu'elle n'est pas là pour se faire réprimander. A son tour, elle vient s'asseoir à coté de lui, laissant une jambe dans le vide et l'autre plié sur le rebord, un bras posé dessus de manière décontractée. Sans détour, il lui demande si elle a eut des problèmes par rapport à la dernière fois. Oh ! C'est donc ça  qui l'intéresse. Se souvenant au passage de cet instant où elle lui avait volé ce second baiser. Sur l'instant, elle devait être en train de rougir et elle remerciait grandement l'obscurité pour qu'il ne puisse pas s'en apercevoir. "Vous voulez donc être savoir si vous êtes responsable d'un horrible punition qui m'a été infligé, Major ?" se demande t-elle en essayant de le faire culpabiliser, mais c'était plus de la taquinerie qu'autre chose. "Aussi bizarre que ça puisse paraitre, je n'ai pas la moindre idée que qui s'était... Après avoir laissé Ignis dans son box, quand je suis rentrée, le rez-de-chaussé était désert. Mais vu l'odeur de cigare... j'aurais tendance à parier pour mon père. Il était absent ces derniers temps et vu que j'évite de passer du temps à la maison, je ne l'ai pas croisé plus que ça. S'il doit me reprocher quelque chose, il le fera. Je doute qu'il sache que c'était vous, avec l'obscurité, il n'a du voir qu'une silhouette." Elle haussa les épaules et tourna la tête pour observer Léandre. "Il doit être en train de perdre son temps pour savoir qui est le fou qui perd son temps à embrasser son idiote de fille..." Un soupire s'échappe de ses lèvres, c'est bien ce qu'il doit penser et elle l'imagine tout faire pour trouver cet homme et le convaincre d'abandonner l'idée de continuer une relation avec elle.

Son regard se riva vers les étoiles, la nuit était douce et ne pas se sentir enfermé derrière les murs peut avoir du bon. Le privilège des soldats, celui de sortir, mais pour ça il faut accepter le danger. "Vous m'avez semblé très occupé ces deux dernières semaines. Pendant un moment, j'ai cru que vous m'évitiez." Le Lieutenant se tourna un peu plus vers lui et approcha sa main droite près de son visage pour l'obliger à tourner doucement la tête vers elle et la regarder. Même si l'obscurité été présente, elle pouvait voir les hématomes et les cicatrices qui n'ont pas encore guéris ça et là. On l'avait bien esquinté et ça lui faisait un peu mal au cœur, mais elle n'avait pas pour autant pitié. Le bout de ses doigts glissèrent légèrement sur l'une de ses blessures, juste en dessous pour ne pas lui faire mal. "Que vous est-il arrivé ? Vous me racontez ?" demande t-elle avec douceur. "Je vous croyez imbattable Major, qui a été assez fou pour vous faire ça ?" Ceci l'agaçait qu'on puisse s'en prendre à lui. Pour une raison obscure, elle a de l'affection pour lui et beaucoup de respect, ce qui peut paraitre étonnant vu son comportement avec elle par moment. Mais, il lui inspire confiance, c'est comme si on s'en prenait à un ami ou quelqu'un de sa famille. Même si ce n'est pas encore le cas, elle se sent déjà comme son bras droit et redevable envers lui. Elle veut l'aider, l'assister et le hisser au sommet s'il le faut. Finalement, elle lâcha son visage pour le laisser répondre et finir de manger tranquillement. Pour l'heure, elle n'avait pas l'intention de se moquer de lui et de sa possible défaite, elle s'inquiétait simplement et s'intéressait à ce qui lui été arrivé. Il y a quelques semaines, il avait prit soin d'elle, alors à son tour de faire de même.

Comme elle aurait pu le deviner, il s'amuse de la situation et du fait que le père de Galatéa puisse ne pas apprécier le fait que sa fille traine avec un homme. Bien sûr ce n'est pas pour des raisons de protection, juste parce qu'il ne souhaite pas le bonheur de sa fille. Le seul conseil du Major, c'est qu'elle devrait ramener un homme différent chaque soir. Ce n'est pas vraiment son genre de faire ça et ça voudrait dire qu'il n'y a rien de sérieux ce qui ne pourrait pas affecter son père. C'est uniquement une relation qui pourrait la rendre heureuse qui infligerait une certaine colère à son paternel. "Pourquoi ramener plusieurs hommes, quand je peux vous ramener vous Major... Je suis sûre qu'il sera d'autant plus énervé si c'est vous." Elle n'a pas besoin de lui faire un dessin, vu sa position, ceci ne pourrait apporter que du bonus à sa fille de fréquenter le Stellaa à la tête de l'armée. Si elle vient avec un autre type qui pourrait être juste un noble, ça n'aurait pas autant d'effet.

Par la suite, elle se lance vers un sujet glissant... ce fameux visage esquinté qui n'est pas du tout habituel à voir chez lui. Depuis qu'elle le connait, elle ne croit pas avoir vu la moindre égratignure sur lui. C'est donc un spectacle curieux, mais ça ne fait pas de lui une bête de foire. Il se renfrogne et devient bougon, quel sale caractère. Voilà la retour de l'arrogance et de l'égo démesuré de Léandre. Pour autant, elle n'est pas effrayée et garde contenance. La voix de l'homme à coté d'elle cache à peine la colère et la haine qu'il peut avoir contre celui qui lui a fait ça. C'est compréhensible, surtout pour lui qui se pense imbattable. "Je ne doute pas une seule seconde que vous lui ferez payer son affront." dit-elle avec calme en espérant que ça puisse apaiser sa colère, mais ça semble être une peine perdue. Sa main est repoussé avec violence et ceci la fait soupirer. Il n'a pas besoin d'être aussi violent avec elle. "Je ne vais pas vous faire mal, je ne suis pas votre ennemi Major !" s'insurge t-elle légèrement avant de laisser sa main revenir sur son genou en cachant le fait qu'elle soit un peu déçue de son attitude rustre. Il lui rétorque qu'elle devrait s'occuper de ses affaires et ça lui arrache un petit rire. Est-ce l’hôpital qui se fout de la charité ? Sa tête se tourne vers lui et le toise ouvertement. "Le fait que je vous demande ce qu'il s'est passé ne veut pas dire que je n'ai plus confiance en vous. Je pensais... que vous voudriez pe..." Mais il attrape brusquement son visage, coupant sa phrase en se disant imbattable. Il va falloir qu'il rebosse le sens de cette phrase. "Sans vouloir vous vexer Major, personne n'est imbattable, même pas vous." On pourrait croire que c'est une accusation, mais c'est juste la réalité. "Vous vous imaginez que je n'ai plus confiance en vous parce que vous avez subit une défaite ?" l'interroge t-elle avec tout le calme dont elle peut être capable malgré le fait qu'il tienne toujours durement son visage entre ses doigts. "Je n'ai pas pitié et je n'ai pas perdu confiance. Rien ne changera ça, Major. Je vous suis loyale et j'ai décidé en mon âme et conscience et de vous suivre aveuglement. Je... je n'aime pas qu'on s'attaque à vous c'est tout. Ce n'est pas de la pitié, voyez ça plus comme une légère inquiétude car vous êtes une personne à qui je tiens." Sa main la plus proche se posa délicatement sur la sienne, sur celle qui tenait toujours aussi fermement son visage. Elle espérait qu'il relâche un peu la pression ou qu'il la libère car c'était tout de même douloureux, mais elle ne bronchait pas. "Je suis à vos côtés, je suis la pour vous soutenir et je vois que cette défaite vous affecte. Alors, parlez moi, plaigniez vous si ça vous chante, je ne vous jugerais pas, ce n'est pas mon intention." Galatéa souhaitait vraiment qu'il puisse lui faire confiance, la voir comme sa meilleure allié. Il a quelqu'un pour l'aider et le soutenir, il n'est pas seul, il n'est plus seul, il faudrait juste qu'il le réalise à moins qu'il soit trop aveugle et égocentrique pour voir autre chose que ça petite personne.

On dit que les femme sont compliquées... mais les hommes est-ce qu'on en parle ? Léandre à cette capacité à pouvoir un moment sympa puis s'emparer de la couronne du roi des connards la second d'après. Le tout avec une facilité déconcertante. Elle peut comprendre que la défaite l'ait atteint et qu'il n'aime pas ça. Vu l'égo qu'il a, ça à dû lui en mettre un sacré coup, mais est-ce une raison pour se défouler sur elle, alors qu'elle veut juste savoir ce qui lui est arrivé ? Dans le fond, elle se demande ce qui lui fait peur ? Est-ce le fait qu'elle puisse voir un brin de fragilité, un être humain tout simplement et pas un mutant qu'on peut associer à un monstre. Sincèrement, elle ne mérite pas son comportement odieux, c'est à croire qu'il ne sait pas comment il faut se comporter avec les autres. En plus de ça, il se mêle des affaires des autres et elle devrait rester sagement à sa place... Non merci. Ce comportement violent pourrait lui faire peur, mais à l'habitude et céder à ça maintenant l'obligerait à toujours trembler devant lui et elle le refuse. Quand il la relâche, elle prend le temps de détendre sa mâchoire en la massant un peu. Cet idiot doit à peine se rendre compte de sa force, à moins qu'il ne le fasse exprès. "Alors, vous avez le le droit d'essayer de vous mêler de ma vie, d'essayer de mettre la pagaille, mais moi quand je vous demande juste ce qui vous arrive, comme le ferait un ami voilà comment vous réagissez... Major, je crois que vous devriez sérieusement apprendre à faire la différence entre quelqu'un qui veut vous nuire et quelqu'un qui est là en toute sincérité." C'est dit sans détour, sans artifice, juste dans la plus simple des formes, histoire que ce soit direct et que ça puisse peut être atteindre le grain qui doit lui servir de cerveau.

Son petit refrain recommence sur le fait de ne pas s'attacher émotionnellement et ceci la fait soupirer. Il se met à énumérer plusieurs choses et elle lève les yeux vers le ciel. Cet homme est vraiment incapable de voir plus loin que le bout de son nez. Calmement, elle se lève et reste debout, le regardant de haut, ce n'était pas du défi, juste de la déception. "Et vous Major, vous croyez gagnez quoi en repoussant tout le monde ? En vous faisant continuellement des ennemis ? Vous pensez tenir combien de temps avant qu'il n'y ait assez de personne pour se révolter contre vous ? Vous n'êtes qu'un imbécile, même pas capable de voir qui sont vos alliés. Continuez comme ça et un jour, tout ce que vous risquez de gagner c'est qu'on découvre votre cadavre poignardé ou mis en pièce. Sans personne de confiance à vos côtés, vous n'irez pas bien loin." Galatéa fit quelques pas en arrière, mais elle l'observait toujours. "Vous me donnez l'impression d'avoir peur. Je ne sais pas si c'est la peur de vous attacher, celle d'être trahie ou autre chose. Mais seul, vous n'y arriverez pas et vous le savez aussi bien que moi. Il n'y a pas de honte à avoir besoin de soutient, tout comme il n'y en a pas à être blessé. Perdre ça fait partie intégrante de la vie. Mais c'est aussi la meilleure motivation du monde pour se dépasser et devenir plus fort. A votre avis, comment est-ce que j'en suis arrivée là ? Mais si vous préférez vous lamenter sur votre sort et votre défaite... parfait... continuez à passer votre colère sur tout le monde et montrer à quel point ça vous atteint et vous rend faible." Elle déglutit, mais ne s'en alla pour autant, elle se fichait d'aller trop loin ou de l'énerver, parfois il faut savoir dire la vérité aux gens pour qu'il voit les choses en face, lui en est incapable. Si seulement, elle pouvait lui ouvrir les yeux. "Je vous propose ma sympathie, je vous offre ma loyauté, mon soutient et une confiance aveugle. Mais au final, je ne sais plus si ça en vaut la peine. Oui... être à vos côté peut me permettre de me hisser au sommet, de prouver des choses aux autres. Mais j'ai également envie d'être là, à vos côtés pour vous aider et vous voir monter plus haut." Un soupire lui échappe, tout ceci la perd. Être maltraité, elle peut le supporter, mais il abuse, il n'a pas à passer ses nerfs sur elle, pas comme ça. Alors Major ou pas, elle s'en cogne. "La balle est dans votre camp. A vous de voir si vous êtes capable d'être intelligent et de profiter de ce qui peut vous être bénéfique et positif ou si vous préférez vous conforter dans un égo qui vous fera perdre plus que vous ne l'imaginez." En gros, elle lui tend la perche, est-ce qu'il veut d'elle comme une alliée ou une ennemie. C'est à lui de voir, mais sur ce coup là, elle ne voit pas comment faire plus. Il doit juste voir les choses en face. Galatéa tourna les talons pour partir de l'autre coté du toit dans l'intention de partir d'ici et le laisser seul en plan comme un vulgaire crétin.

Le silence... seul sa voix se fait entendre sur le haut de ce bâtiment. Toutes les paroles qu'elle déversait en ce moment, il peut les voir comme des reproches et quelque part, il y a du vrai, c'est bien ça. C'est aussi tout ce qu'elle peut faire pour l'aider et lui faire voir les choses en face. Elle ne veut que son bien. Il devrait cesser de s'arrêter autant sur une simple défaite pour s'accrocher à l'important. Se relever, avancer et mieux se battre de nouveau. La vie entière est un combat de toute manière. Sa colère, elle peut la comprendre, il a le droit l'extérioriser, mais il y a des manières de le faire. Certes, le faire sur elle en est peut-être une, mais elle n'apprécie pas. Ce n'est pas elle qui l'a mise dans cet état, il devrait y penser.

N'ayant plus rien à dire, étant même vidé par tout ça, elle ressent le besoin de partir. Ses paroles n'auront de toute manière pas forcément d'impact tout de suite. Quand la colère est présente, les gens ne sont pas à même de réfléchir. Des jours seront peut-être nécessaire pour lui faire prendre conscience et voir la réalités en face, à moins que ça ne soit des semaines, mais elle ne veut pas perdre foi. Pour une fois que dans sa vie, elle a décidé de suivre quelqu'un, d'accorder sa confiance, ça serait douloureux et dommage d'avoir tort dès le début. C'est son sale caractère et son côté macho qui font qu'il n'écoute rien et son égo qui est plus gros qu'une montagne. Le bruit de ses pas raisonnent doucement sur les tuiles et d'un coup, il apparait, ayant bondit pour se retrouver devant elle et l'empêcher de passer. C'est bon... elle sait ce qui l'attend, il va la frapper. A croire qu'elle n'est bonne qu'à ça, se faire frapper par les hommes. Pourtant, elle le pense meilleure que son père, elle souhaite qu'il ne soit pas ce genre de bonhomme à passer ses nerfs de la sorte. Il veut se battre, c'est tout ce qu'il veut, passer sa colère par la violence. Léandre semble lui laisser le choix enfin... disons qu'il lui laisse le temps de se défendre, juste quelques secondes. L'envie n'est pas vraiment là, pourtant elle n'a pas l'intention de se laisser battre comme une vulgaire poupée de chiffon. C'est tellement futile, il ne fait que perdre ces forces alors qu'ils sont en missions et qu'une longue journée les attend le lendemain.

La Major n'attend pas bien longtemps et c'est limite pour bloquer le coup, mais c'est bon, ça passe. Il enchaine et ne lui donne pas vraiment de temps mort. La défense c'est sa meilleure arme, alors, elle esquive et dans les rares ouvertures, elle donne quelques coups. L'un de ces poings parvient à frapper son visage ce qui explose la lèvre inférieure de la jeune femme. Rien de mal, mais elle aurait préféré ne pas avoir de blessure pour quelque chose comme ça. Rapidement, il parvient à l'atteindre pour une énième fois, l'attraper par le cou et serrer. Qu'il lui briser la nuque si ça lui chante, elle n'a pas peur. Alors qu'il l'a tient toujours, malgré le manque d'oxygène elle murmure du mieux qu'elle le peut : "Qu'est-ce...qui vous fait...si...si peur... Ma...MAjor ?" Sa main finit par lâcher la pression et elle s'effondre à genou en toussant et reprenant son souffle. Il continue de parler et n'entend que d'une oreille, son cœur battant à tout rompre et faisant un peu trop de bruit pour qu'elle soit parfaitement concentrée. Malgré ça, elle se relève et c'est une droite magistrale qu'elle lui décroche sur le coin de la gueule. "Alors c'est ça votre manière de faire passer votre colère ? Me frapper ?" Ses yeux étaient à présent brillant de larmes, elle a toujours été du genre à cacher ses émotions. Mais là, elle en est a un point où ça devient difficile de tout retenir. Difficile à croire, mais elle pleure souvent c'est son moyen de relâcher la pression et de se vider de ses émotions. "Alors battez moi si ça vous fait du bien," dit-elle alors qu'une larme roule sur sa joue. "Mais je vous en prie, ayez simplement confiance en moi. Laissez moi, être l'épaule sur qui vous pouvez vous reposer et trouver de la force. Par ce que vous voyez bien, que vous en avez besoin." Le revers de sa main vient rageusement essuyer les maudites larmes de ses yeux avant de poursuivre. "Je ne veux pas vous faire changer, Major ! Ce n'est pas mon intention. Je suis là pour vous et je me fiche que vous ayez perdu un combat, car je sais que vous en gagnerais beaucoup d'autre. Alors, merde, ressaisissez vous, bon sang ! Vous êtes le Major..." Elle voulu avancer vers lui, mais au moment où son pied toucha le toit, elle se figea, son regard s’écarquillant alors que le "sol" se dérobait juste en dessous d'elle. Tout ce passa à un vitesse incroyable, son corps passa à travers et elle eu tout juste le temps d'activer sa manœuvre tridimensionnelle sans vraiment savoir où ça allait s'accrocher. Mais le problème de ce genre de vieux bâtiment, c'est que plus rien n'est solide et sûr. Au moment de prendre l'appuie, là où s'était accroché son câble, la poutre en bois craqua. Elle n'allait pas pouvoir se récupérer... Il lui reste encore le second câble, alors dans un dernier espoir elle l'active en visant le mur. Ça à l'air de marcher et son corps va en direction désirée. Plus de peur que de mal. Une petite seconde pour reprendre son souffle et se remettre de ses émotions quand un bruit derrière lui glace le sang. Elle déglutit en même temps que sa main se referme sur son épée dans un réflexe millimètré. Un gros boom et voilà qu'elle a sauté du mur pour esquiver un Titan de 5 mètres qui chargeait sur elle. L'accroche de son équipement n'est pas solide et elle est forcée d'aller au sol par sécurité. La voilà seule face à son ennemi dans un lieu où u son matériel est plus dangereux à utiliser, qu'utile. Le Major va surement intervenir, mais être deux là dedans c'est deux morts possibles. Sa main libre vient se saisir de la deuxième épée et la voilà qui charge la créature qu'elle discerne mal avec l'obscurité, heureusement que la lune fait passer un peu de lumière par les fenêtres, les quelques trous du toit et des murs, sans oublier un pan de mur à détruit qui avait du être l'entrée de cette creature. Au moment, ou la main de la chose cherche à l'attraper, elle glisse sur le sol pour passer entre les jambes du titan. A peine debout, les lames tranches ce qui aurait dû être des talons d'Achille pour éliminer la chose. Son équipement lui sert pour se hisser sur le dos de ce monstre et dans un craquement rageur et un cri de fureur elle tranche la nuque de cette chose, son sang venant éclabousser son visage et commençant à bruler sa peau, mais cette douleur n'était rien. Ce n'était rien face à la colère qu'elle ressent contre Léandre et son idiotie. Son cœur tape dans sa poitrine, la décharge d’adrénaline n'arrive pas à la calmer et pourtant elle sent l'une de ses mains trembler. Elle respire profondément avant de descendre du dos du Titan mort et de se laisser glisser contre le mur. Du sang avait l'air de couleur de sa veste au niveau de sa manche droite, dans sa chute et l'attaque, peut-être qu'elle s'était coupée, mais elle s'en fichait pour l'heure. À peu de chose près, elle venait de frôler la mort. C'est une chance qu'elle ait de bon réflexe et qu'elle soit bien entraînée. Mais avec tout ce qu'il venait de se passer, ça faisait beaucoup pour elle. Affronter la colère de son supérieur n'était pas une mince affaire, mais associait ça à un accident imprévu et une attaque surprise, autant dire qu'elle a sa dose pour la soirée. Si jamais le Major revient pour continuer son cinéma c'est certain, elle va exploser.