En attendant, tout ce que peut faire l’arabe c’est traverser cette écurie et chercher le cheval qu’on lui a indiqué un peu avant. Une jument alezane, dans l’avant-dernier box de la première allée. Il regarde les animaux, et il les trouve si grand, si fort, si nerveux qu’il ne peut s’empêcher de se dire qu’il va finir par mourir avant de sortir de ces murs avec les deux autres hommes qui partage ce corps… jusqu’a trouvée la fameuse jument.
Elle est toute jeune, bien plus fine que certain des hongres et des étalons autour d’elle. Et au premier regard, Fahim tombe amoureux de la jolie jument qui tend la tête vers lui avec une certaine appréhension. À croire qu’ils sont aussi maladroits l’un que l’autre. Déposant son matériel sur le sol sans réfléchir, l’arabe tend la main vers elle. Elle le laisse venir, souffle, et il se surprend à lui murmurer avec son accent marqué :
«
Ca lui vient comme ça, avec un drôle de sourire il attrape une craie et inscrit le nom qu’il vient de lui trouver sur la porte. Courage. Elle s’appellera comme ça, en espérant que ça lui en donne, justement. Et il est en train de se redresser quand il voit la mâchoire de la jument à deux doigts de son visage, probablement curieuse. La peur éclate en lui, si fort qu’il en perd le contrôle.
C’est Micah qui jaillit aussi brutalement. S’écartant de l’animal sans comprendre ce qu’il se passe, il se tourne sur lui-même avec un air clairement patibulaire et quand il récupère une des épées sur le sol, qu’il ne voit personne, il finit par faire entendre sa voix grave :
«
Et dans sa voix, on sent nettement le danger qu’a ressenti Fahim, sans qu’il ne se dise qu’il pourrait alerter quelqu’un en faisant ça.