« Partez ! Tu lances à la passeuse. Cachez-vous, je m'en sortirai ! »
Elle hésite oui, mais elle finit par voir quelque chose dans ton regard et hocher la tête. En courant, elle sort du tunnel pour et disparaît dans la nuit. Toi, Laszlo, tu tires sur les rênes de Nacht vers la sortie du tunnel et tu tends l'oreille. Et tu vois, mon vieux, tu les entends les pas au loin. Le cheval est nerveux, et finalement tu as cette idée, qui te brise le cœur, mais qui est probablement la meilleure. Tu attaques les rênes à la selle pour éviter que ça traine puis tu claques ta main sur sa croupe. Après un hennissement puissant, ta jument par à toute vitesse, te donnant la diversion qu'il te faut pour entrer officiellement dans Fortschritt.
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Ca fait des heures que tu marches dans le froid. Il pleut Laszlo, tu es crevé et trempé, incapable de te réchauffer. Tu as entendu parler de ce cheval qui a fait des siennes en ville, et tu te doutes qu’il s’agit de ta jument mais tu n’as pas remis la main dessus. Tu ne sais pas où est ta soeur. Tu n’as aucune idée d’où tu dois aller, comment tu vas faire. Tu as quelques jours avant de revenir à Widerstand, et tu commences à comprendre dans quelle merde tu es.
Et le problème c’est que tu n’as pas mangé depuis que tu es parti de Widerstand. Tu n’as pas dormi non plus depuis des jours parce que le drame qui vient de se passer dans ta famille te rend malade. Alors oui, tu n’es plus attentif, tu es juste complètement à l’ouest. Tant et si bien que tu finis par glisser sur un pavé luisant d’eau glacé, et tu dégringoles tout un escalier dans un boucan infernal, en pleine nuit, complètement frigorifié pour finir ta course le nez en premier dans une flaque.
«
Ton cri résonne et tu sais quoi, Laszlo ? Des larmes se mettent à couler sur ton visage, se mêlant à celles du ciel. T’es juste complètement à bout.