La journée aura été particulièrement longue. On ne va pas se mentir, Karhlya, tu ne t’y fais pas. Tu n’as cessé de le répéter, depuis qu’on t’a un peu trop généreusement offert la place de ton ancien supérieur … ça fait pourtant plus d’un mois, maintenant, mais c’est encore bien trop frais. Tu l’aimais énormément. Tu comptais sur lui, plus que sur n’importe qui d’autre en mission, alors, maintenant, tu as bêtement l’air d’une petite fille perdue, abandonnée. C’est faux bien sûr. Tu as plus de dix années de service pour cette armée, en tant que soldat, tu sais ce que tu as à faire, tu sais comment les choses se passent, et fonctionnent, ce grade, objectivement, tu le mérites, et tu l’as gagné. Pourtant, c’est comme ça, tu as du mal, et probablement qu’il va encore te falloir pas mal de temps pour réussir à t’y faire complètement.
L’entrainement du jour a été en tous points catastrophique. Tu l’as pourtant vu le faire un nombre incalculable de fois, tu pensais pouvoir gérer, y arriver, et honnêtement, ce serait mentir que d’avancer que cette journée aura été couronnée de succès, ou même encore productive. Non, en fait, tu as eu l’impression de patauger, d’être dans un immense nuage de coton, ton attention n’a pas été suffisante et vous avez frôler l’accident à un petit millimètre … Le résultat, c’est que tu t’en veux. C’est que tu es particulièrement abattue, et qu’en plus, tu es complètement épuisée, au point de t’être littéralement endormie sur le dos de Mousse en chemin pour la maison. Heureusement pour toi, ton cheval est une merveille de la nature, il connait le chemin par cœur, il y a bien longtemps qu’il n’a plus besoin de toi pour rejoindre la maison familiale alors, oui, il te porte, et toi, tu reprends un peu de force, la tête basse, les yeux clos, le corps délicatement secoué du mouvement lent de l’étalon qui semble prendre garde à ne pas te réveiller.
Et pourtant, il finit par s’arrêter. Au beau milieu de la rue, il stoppe sa progression si brusquement que tu sursautes et que tu attrapes les rênes dans un réflexe effrayé, pour te mettre à frénétiquement lancer des regards méfiants autour de toi. Et il n’y a rien. Rien … ou presque. En fait, il te faut te pencher un peu, et regarder juste devant Mousse, au sol, pour repérer cette silhouette. L’étalon à dévier de la route pour s’avancer sur le côté, et l’homme est appuyé contre le mur d’une vieille maison.« Lycaon ?! » Pas d’hésitation, devant cette crinière brune qui n’est jamais en ordre et ce visage en parti abimé. C’est un faciès que tu connais depuis l’enfance … tu ne peux pas te tromper là-dessus.
Tu te laisses donc glisser pour quitter la selle de Mousse et retrouver le plancher des vaches, tu offres une caresse à l’animal, et tu finis par te planter devant l’homme qui, honnêtement, à l’air d’avoir passer un bien mauvais quart d’heure. C’est ta main qui se tends en premier, pour lui offrir un peu d’aide afin qu’il se redresse.« Allons bon, qu’est-ce que tu as fait, cette fois ? »
L’entrainement du jour a été en tous points catastrophique. Tu l’as pourtant vu le faire un nombre incalculable de fois, tu pensais pouvoir gérer, y arriver, et honnêtement, ce serait mentir que d’avancer que cette journée aura été couronnée de succès, ou même encore productive. Non, en fait, tu as eu l’impression de patauger, d’être dans un immense nuage de coton, ton attention n’a pas été suffisante et vous avez frôler l’accident à un petit millimètre … Le résultat, c’est que tu t’en veux. C’est que tu es particulièrement abattue, et qu’en plus, tu es complètement épuisée, au point de t’être littéralement endormie sur le dos de Mousse en chemin pour la maison. Heureusement pour toi, ton cheval est une merveille de la nature, il connait le chemin par cœur, il y a bien longtemps qu’il n’a plus besoin de toi pour rejoindre la maison familiale alors, oui, il te porte, et toi, tu reprends un peu de force, la tête basse, les yeux clos, le corps délicatement secoué du mouvement lent de l’étalon qui semble prendre garde à ne pas te réveiller.
Et pourtant, il finit par s’arrêter. Au beau milieu de la rue, il stoppe sa progression si brusquement que tu sursautes et que tu attrapes les rênes dans un réflexe effrayé, pour te mettre à frénétiquement lancer des regards méfiants autour de toi. Et il n’y a rien. Rien … ou presque. En fait, il te faut te pencher un peu, et regarder juste devant Mousse, au sol, pour repérer cette silhouette. L’étalon à dévier de la route pour s’avancer sur le côté, et l’homme est appuyé contre le mur d’une vieille maison.
Tu te laisses donc glisser pour quitter la selle de Mousse et retrouver le plancher des vaches, tu offres une caresse à l’animal, et tu finis par te planter devant l’homme qui, honnêtement, à l’air d’avoir passer un bien mauvais quart d’heure. C’est ta main qui se tends en premier, pour lui offrir un peu d’aide afin qu’il se redresse.