Au final, tu craques à midi, parce que tous les incapables avec qui tu travailles se sont donnés le mot pour aller manger hors du QG et que tu ne trouves personnes pour refiler de la paperasse qui te débecte. Plutôt que de t’enfermer, seul, encore une fois dans ton bureau, à ruminer tes mauvaises pensées, tu dérives vers l’une des salles d’entrainement du QG des Forces Armées.
Il n’y a personne quand tu y arrives. Tu balances une serviette et une bouteille d’eau dans un coin, avant de retirer ta veste et ta chemise de l’uniforme militaire pour rester en maillot de corps, blanc, impeccable comme chaque chose que tu portes. Sans demander ton reste, te voilà à attraper un sac de frappe, déjà usé par les précédentes utilisations, tu l’accroches à la fixation du plafond avant de cogner dedans, fort certes, mais en retenant en toi cette force qui aurait tôt fait de l’exploser en lambeau.
Tu es toujours en train de cogner, en ne parvenant pas à éteindre ce cerveau qui calcule déjà les tâches de la journée, quelques coups d’avance, et une haine ancienne contre le Roi, quand la porte s’ouvrir. Vif comme un serpent, tu tournes un regard glacé vers l’intrus, prêt à lui envoyer ton venin à la gorge quand il se passe ce truc en toi. Tu arrêtes l’oscillation du sac d’une main, alors qu’un sourire froid, dépourvu de plaisir, s’étire sur tes lèvres.
Ce soldat tu le connais. Si tu le pouvais, tu l’aurais rétrogradé en prenant la tête des Forces Armées, juste parce que sa tête ne te revient pas, ça et son lien avec ton imbécile de cousin. Pourtant, maintenant qu’il est là, tu envisages sérieusement son utilité.