Cosmo ∞ Seul celui qui méprise le bonheur aura la connaissance.

Tu es né. Pas que tu n’étais pas désiré, pas attendu, mais quand tu es né, il semblerait que ce n’est pas une bonne fée qui s’est penchée sur ton berceau. Ce n’était pas une vilaine sorcière non plus. Non, c’est la Vie, aussi Grande Dame qu’Impitoyable, qui a tendu la main vers toi et t’a marqué. Cosmo, tu serais toujours sous son emprise jusqu’à la fin de tes jours.

Tes parents s’aimaient certainement, à leur rencontre. La dure vie dans le fond des Quartiers Populaires ne leur a laissé aucune chance de continuer bien longtemps. Fortschritt a beau proposer une vie plus agréable que sa consœur, eux faisaient partis des plus pauvres et la vie n’avait rien d’aisé. Ton père travaillait dans les champs, ta mère faisait du ménage, mais quand sa fille est née, puis son fils, elle a dû arrêter pour s’occuper d’eux… C’est là le début de l’histoire.

La famille peinait à survivre, les gamins ne mangeaient pas à leur faim, les parents luttaient entre eux et contre la vie pour tenter de ne pas craquer. En dehors de la maison, rien ne se savait et ils n’étaient pas du genre à demander de l’aide. En faite, ils auraient certainement lutter toute leur vie, seuls et au bout du rouleau… si le père n’avait pas craqué un soir.

3 balles d’une vieille carabine dégotée dans les champs. Une arme oubliée par un soldat certainement, qu’il avait prévu de ramener à une garnison, mais qu’il a emporté à la maison sur un coup de tête. Le soir, il y a eu cette engueulade, parce que le petit dernier était tombé dans les pommes, d’inanition en journée, que la mère ne bossait pas, que la grande ne savait rien faire. Au départ, l’arme a été empoignée pour faire peur, puis le coup est parti. Sa femme est morte la première. Il a tenté d’abattre la gamine en deuxième, mais a loupé sa balle. Paniqué à l’idée que l’Armée arrive, il a retourné la carabine contre sa tête.

Les gamins ont été retrouvé dans la maison le lendemain. Personne n’était venu avant, et ils étaient resté là, devant les restes de leurs parents. Si les soldats, des bleusailles tout jeune, ont vomi leurs tripes en voyant la scène, leurs aînés ont enfin pensé à sortir les mômes de là. Cosmo avait 5 ans, sa soeur 9 ans, et ils se retrouvaient livrés à eux-mêmes.

Ce sont deux orphelinats séparés qui les ont pris en charge. Séparé de sa seul famille, Cosmo s’est retrouvé seul, enfant silencieux et déjà dépourvu de l’innocence de ses jeunes années. Il n’a jamais compris comment, ou pourquoi, mais quelques mois après, une famille l’adoptait. C’était des personnes influentes, vivant dans le Cœur de Ville. Ayant déjà un garçon, plus âgé, ils voulaient donner l’exemple en aidant les plus pauvres : et quoi de mieux qu’un gamin de l’orphelinat, rachitique et silencieux ?

Après ça, c’est une bonne vie qu’il a mené. On lui a donné une très bonne éducation, appris a monté à cheval, à se tenir en société. De ces gens, il a pris tout ce qui était bon à prendre, il n’a jamais rechigné devant rien, a toujours obéi, oui… sans oublier les raisons de son adoption. Ses parents souhaitaient faire de lui un bon mariage et lui offrir une bonne position dans une entreprise renommée. Pourtant, il finissait l’école obligatoire quand, sans les prévenir de rien, il a décidé de s’enrôler dans l’Armée. Sa volonté était simple : s’en sortir par lui-même, et un jour quitter l’enceinte de cette ville.

Il a rencontré Alya au cours de ses classes, et ça a été un coup de foudre direct. S’il ne pensait pas aller vers elle, au départ, bien trop distant et inadapté à ce niveau-là, quand il a appris que sa soeur n’était pas sortie de l’orphelinat, qu’elle avait péri, quelques années après, ayant choisie de s’ôter la vie, il s’est effondré. Et elle est celle qui l’a vu, qui l’a soutenu, qui l’a rafistolé. Leur histoire a commencé comme ça.

On est pas fait pour s’aimer si jeune, c’est ce que sa mère d’adoption lui disait souvent quand il rentrait les voir. Souvent, Cosmo se rebellait, luttait, s’énervait de cette vérité qu’il ne comprenait pas. Et puis, quand il s’est enrôlé officiellement dans l’armée, elle a décidé de le quitter. Elle avait… de beaux rêves et pleins d’espoir. Elle était intelligente, avait ce besoin qu’on la challenge. Lui, il l’aimait oui, mais il n’avait pas un dixième de son intelligence. Sous couvert de sa fierté mal placé, il l’a envoyé bouler loin de lui, lui a interdit de revenir vers lui… Il en a eu le cœur brisé.

Et nous voilà, des années plus tard.  Les femmes, il les fuit comme la peste. Le revoilà seul, livré à lui-même. Sur le monde, il porte ce regard dur et froid. Sur les gens, il fait peser le poids de ses ordres et de ses attentes, n’hésitant plus à les rabaisser ou les briser pour leur apprendre à s’endurcir. La raison ? Cosmo sait combien ça fait mal quand la Vie vous cogne en pleine face et c’est sa manière à lui de protéger les autres de ça.